Héritier d’un savoir-faire ancestral :
Le Tissage Jacquard est un savoir-faire qui a paru à Lyon au XVème siècle sous François 1er, des tisseurs italiens ont formé quelques volontaires lyonnais. Et ainsi est né la Grande Fabrique Lyonnaise constituée de petits ateliers de tissage familiaux comptant environ un ou deux métiers à bras. La vie de la famille s’articulait autour du ou des métiers. Le père de famille après une formation de 5 ans environ pour devenir Maitre-tisserand, travaillait au tissage pendant que son épouse s’adonnait aux petits travaux de cannetage, bobinage…les enfants participaient aussi au travail, et surtout lorsque le métier à la grande-tire est apparu, ils sont devenus « tireurs de lacs ». Les maisons de la Croix-Rousse, spécialement construites pour cette activité, comprenaient des appartements divisés tous de la même façon ; une grande pièce exposée au sud bénéficiant de la lumière pour accueillir les métiers, à l’arrière de cette pièce, il y avait un espace cuisine, surmontée d’une « soupente » qui servait de chambre pour toute la famille.
Le savoir-faire du tisseur consistait à manipuler une nappe de fils (la chaine) d’environ 10 000 fils en soie ultra fine et d’entrecroiser un fil (la trame) à l’aide d’une navette dans laquelle se trouvait la cannette remplie elle-même de fils de soie. Ce savoir-faire demandait une extrême dextérité, agilité et doigté pour éviter de casser un seul fil et de réaliser des nœuds invisibles. Aussi fallait-il beaucoup de patience pour mettre en place les 10 000 fils sur le métier et souvent bien plus…Il avait aussi besoin de compétence mécanique pour maintenir tous les rouages de son métier et d’une bonne expertise pour réparer les pannes. De plus, au fil du temps, le métier à tisser a subi de grande transformation grâce à de multiples inventions. Au départ, on tissait des étoffes unies, puis avec le métier à la Grande tire des étoffes à dessins et en 1801, le lyonnais Joseph-Marie Jacquard invente la mécanique Jacquard qui lit un programme transcrit sur des cartes perforées correspondant au dessin. Ce système, précurseur de notre système informatique, permet un développement fabuleux des étoffes façonnées en termes de création. D’un autre côté, beaucoup de progrès ont été réalisés sur les teintures de la soie pour enrichir la palette des coloris de fils de soie, dans la trouvaille des nouvelles matières synthétiques comme la rayonne (appelée la soie artificielle).
Le Canut (maitre-tisserand) était patron de son atelier, les métiers lui appartenaient, et il travaillait à façon pour les soyeux qui donnaient commandes, fil et dessins. Les prix de façon rétrocédés aux canuts ont été au cœur de beaucoup de conflits et à l’origine des fameuses « révoltes des Canuts » (1831 et 1834) avec la naissance du syndicalisme. Après les révoltes, la majorité des petits ateliers a disparu faisant place aux grandes usines de tissage à l’extérieur de Lyon.
MAIS…..
La Société TSD La Fabrique d’écharpe, détentrice du savoir-faire des canuts transmis de génération en génération, depuis la Révolution française, perpétue encore aujourd’hui le tissage de la soie à Lyon. Tout en modernisant son matériel pour suivre les différentes inventions et innovations des siècles derniers, elle a su garder toutes les valeurs d’un métier de tradition à travers la fabrication d’écharpes et de foulards « Jacquard », commercialisés sur le site www.lafabriquedecharpe.fr.
Voici comment tout à commencer :
Il était une fois, en 1790, un tisserand du nom de François. Il travaillait avec sa femme dans leur petit appartement au 3ème étage d’un joli immeuble de la croix-rousse (quartier emblématique de la soierie lyonnaise). Avec leur métier à tisser manuel ils tissaient de magnifiques étoffes en soie pour les plus grandes cours royales. Après de nombreuses années de dur labeur leur savoir-faire devint incontournable : les motifs de leurs tissus étaient d’une finesse rare, les couleurs utilisées éblouissaient de leur éclat, la soie qu’ils employaient était d’une qualité sans égal. En 1817 ils eurent 3 enfants à qui ils transmirent leur passion pour le tissage et les belles étoffes…et ainsi de suite de génération en génération.
En 1960, c’est l’apogée du tissage à Lyon, Régis, arrière-arrière-petit-fils de François, prend son envol et sort le métier à tisser de son appartement, il monte alors un petit atelier avec 5 métiers mécaniques dans une jolie usine près de chez lui. Avec sa femme et sa fille il travaille pour la haute couture française : il réalise des tissus complexes et originaux pour les plus grands noms de la mode. Garant du savoir-faire de ses ancêtres il suit avec attention la moindre avancé technologique, et modernise petit à petit la fabrication avec des concepts novateurs et de nombreux brevets.
Aujourd’hui, La Fabrique d’écharpe est l’héritière de ces hommes et ces femmes qui ont travaillé sans relache à leur passion. Avec plus de 40 ans d’expérience dans la réalisation d’écharpes et plus 200 ans d’expérience dans le tissage jacquard, La Fabrique d’écharpe est l’un des très (trop) rares atelier de tissage français. Certifiée Entreprise du Patrimoine vivant depuis 2007 la petite unité de fabrication lyonnaise est un véritable trésor. Avec une dizaine de machines, Christine et sa fille créent et tissent avec passion les matières les plus nobles : de la soie mulberry, du coton égyptien, de la laine mérinos. Grâce aux archives et au savoir-faire transmis depuis les 7 générations qui les précèdent, elles fabriquent des écharpes originales et tendances dans le plus grand respect de la tradition des tisserands lyonnais.
Découvrez leurs créations fabriquées en France et prenez part à cette magnifique aventure.