Pour faire du shopping de manière responsable, vous devez d’abord apprendre à lire les étiquettes des vêtements. En effet, comprendre l’impact environnemental et social de chaque type de textile est central dans la mode écoresponsable.
Il existe trois grandes catégories de matière textile dans la mode :
La plupart d’entre nous pense que les textiles naturels sont bons pour la planète et que les textiles synthétiques ne le sont pas. Ce n’est cependant pas si simple. D’une part, certains textiles naturels ont des conséquences directes et indirectes très néfastes sur l’environnement et sur les travailleurs, suivant comment ils ont été travaillés. D’autre part, des textiles synthétiques demandent un certain nombre de procédés chimiques pour être transformés.
La soie est une matière précieuse depuis des siècles. La soie est appréciée pour sa fluidité et sa luminosité qui en font un textile unique. Elle est originaire d’Asie. La légende dit que Leizu, impératrice de Chine en 2700 ans av. J.-C. découvrit la soie alors qu’elle buvait son thé, assise à l’ombre d’un mûrier. Un ver à soie tomba dans son thé et la chaleur de la tasse fit apparaître l’unique fil de soie. Elle se rendit alors compte que ce fil très long était aussi particulièrement doux.
Quoiqu’il en soit, l’origine de la soie se situe sans aucun doute en Chine, entre 3000 et 2000 ans av. J.-C.. Pendant trois millénaires, elle est restée l’exclusivité de la Chine qui en a fait le commerce, grâce à l’ouverture des fameuses «routes de la soie», tout en gardant le secret. L’histoire parle ensuite d’espions, de moines voleurs qui menèrent à l’inexorable diffusion de la production de la soie en Europe occidentale et dans le reste du monde, à la fin du Moyen-Âge.
La soie provient effectivement du cocon des vers à soie, et plus précisément de la soie produite par les chenilles à mûriers d’Asie qui se transforment en papillon appelé le bombyx du murier : Bombyx mori
La soie est donc une matière naturelle d’origine animale, elle est biodégradable et renouvelable. Sa production se fait principalement en Chine, puis en Inde, au Viet Nam, au Brésil, en tout cas il n’y a plus aucune production européenne ! forcément l’impact environnemental de la production de cette matière première n’est pas négligeable.
Cette merveilleuse matière pourrait sembler écoresponsable car elle est naturelle, biodégradable et renouvelable. Cependant, comme toutes les cultures intensives, l’élevage des vers à soie a un impact écologique négatif. Il implique l’utilisation de produits chimiques, de pesticides et engrais néfastes pour la planète. Egalement la sériciculture se trouve basé le plus souvent en Asie et plus particulièrement en Chine où les conditions de travail ne sont pas réglementées. On peut retenir un aspect positif sur la matière soie, c’est le fait que le poids de soie utilisé dans les textiles est très faible par rapport aux autres matière comme le coton, le lin, la laine. On fabrique des fils très fins en soie grâce à sa résistance sans pareil. Nous avons réalisé une petite expérience, nous avons pesé une écharpe en soie, une écharpe en coton et une écharpe en laine de mêmes dimensions (70x200cm)
écharpe soie : 35g
écharpe en coton : 100g
écharpe en laine : 185g
Nous constatons qu’il nous faut beaucoup moins de soie pour fabriquer un foulard !
De plus, la production mondiale de la soie est bien inférieure aux autres productions de matière textile! A l’échelle de la planète, la production de la soie à elle seule, ne joue pas un rôle déterminant sur l’environnement
production mondiale de soie: 182 000 tonnes /an
production mondiale de coton : 25 millions de tonnes/an
production mondiale de polyester : 60,5 millions de tonnes/an
On peut en conclure que le polyester est la matière textile la plus produite, elle provient du pétrole, c’est une ressource fossile limitée, que les vêtements en polyester relâchent des microfibres plastiques à chaque lavage…qui finissent dans les océans…240 000 tonnes de microparticules plastiques sont relâchées dans l’environnement chaque année soit l’équivalent de 24 milliards de bouteilles plastiques. Avant d’acheter un vêtement, regardez bien l’étiquette de composition, bannissez le polyester !
Sauf qu’un cocon percé signifie que le fil de soie est rompu, ce qui n’est pas très pratique pour tisser ensuite. Pour l’éviter, il faut tuer les vers, ils sont le plus souvent ébouillantés, ce qui permet au cocon de rester intact et au fil de soie d’être récupéré facilement. Mais depuis quelque temps, des alternatives existent. Etant appelé cruelty-free, la soie “Ahimsa” ou “Peace Silk” laisse éclore les cocons. En faisant de petites entailles pour laisser s’épanouir les vers, ainsi on évite la détérioration par déchirure du cocon. Mais cette technique est aujourd’hui très peu utilisée par le fait qu’elle est bien trop coûteuse.
Outre la culture des vers à soie, pour fabriquer une écharpe en soie d’autres paramètres interviennent ! Voici dans l’ordre, les grandes étapes de cette fabrication:
Le filage de la soie
La teinture du fil de soie
La création des motifs
Le tissage du fil de soie
la finition et confection du tissu de soie
On ne vous apprend rien, l’impact environnemental des entreprises est inévitable. Que ce soit pour produire ou pour distribuer un produit, toute entreprise a des effets environnementaux. Même l’entreprise la plus vertueuse ne peut éviter cette réalité.
Pourtant, aujourd’hui, l’heure est à la réduction de cet impact. La transition écologique est une nécessité pour l’environnement.
Pour rappel, on dit qu’il y a un impact environnemental si l’un de ces indicateurs est mis à mal :
Outre le fait que la culture des vers à soie, la sériciculture n’est pas prête de se faire en Europe à moins de replanter des mûriers, de réapprendre ce savoir-faire perdu depuis longtemps….pour limiter l’impact écologique et environnemental, il est nécessaire de réaliser les étapes qui suivent en Europe, particulièrement en France. Alors les émissions de gaz à effet de serre seront moindre grâce au peu de kilomètres parcourus, au mode de transport (c’est-à-dire bannir le transport aérien). La filature et la teinture demandent de l’eau et de l’énergie. Beaucoup de filatures se trouvant en Italie, en Espagne, en Belgique, elles doivent respecter des normes similaires à la France sur la consommation et le rejet d’eau, sur la consommation d’énergie, et sur les conditions des travailleurs plus protectrices en Europe. Ensuite arrive le poste création et tissage. Ce poste n’est pas une activité polluante, elle ne consomme pas d’eau, pas de produit polluant et consomme uniquement de l’énergie électrique. Donc privilégiez le “made in France”, certainement les vêtements seront plus chers mais beaucoup moins impactants sur l’environnement. Le coût des salaires, des métiers à tisser, des locaux sont supérieurs en France c’est pour cela que beaucoup de marques de vêtements se tournent vers le Bangladesh et le Paskistan pour avoir de meilleurs tarifs.
La sobriété numérique (postes de travail éteints le soir, non-utilisation de webcam, et peu de visios)
Le chauffage des bureaux par pompe à chaleur et l’atelier n’est pas chauffé.
Les déplacement en voiture électrique, et optimisation des déplacement de marchandises
Le recyclage des déchets en tissant de nouvelles qualités avec les fils “déchet”
L’utilisation maximum de fil teint moins impactant que de teindre et/ou imprimé le tissu écru
Peu d’ennoblissement chimique (consommation d’eau et pollution des eaux)
La soie est appréciée pour sa fluidité et sa luminosité qui en font un textile unique
Il y a deux grandes phases dans le processus de fabrication d’une écharpe en soie pour l’empreinte carbone :
On peut dire que l’empreinte carbone d’une écharpe soie tissée en France est beaucoup moins élevé que celle d’une écharpe en coton made in India ou encore moins d’une écharpe en polyester venue de Chine. Privilégiez le “Fabriqué en France”. Ensuite si vous êtes sensible à ces sujets, gardez votre écharpe le plus longtemps possible. La Fabrique d’écharpe vous donne des conseils pour entretenir et protéger votre écharpe en soie. Et lorsque vous voulez vous en séparer, ne la jetez pas. Vous pouvez la revendre en ligne, ou dans un vide-greniers. Ou, il suffit de la rapporter dans un point d’apport volontaire prévu à cet effet : locaux d’associations, conteneurs, boutiques, etc.